Assim Kephreth

Le soleil plombait l'atmosphère déjà brulante. Il rampait là depuis près de deux heures, et était assoiffé. Sa caravane avait été attaquée par un groupe de Lamies, et personne n'avait survécu, sauf lui.
Les terres de Mulhorande, des terres riches en tombes et en temples regorgeants d'or, de pierreries et de magies.
Il était venu jusqu'ici pour en trouver, car dans ses terres, il n'avait plus rien...

Il quitta ses souvenirs et regarda au ciel. Les vautours commençaient à planer autour de lui et bientôt viendraient piocher sur sa carcasse les quelques kilogs de viande qu'il représentait.
Il allait baisser les bras.

Puis un bruit perça le silence du désert. Derrière le souffle du vent chaud, le blatèrement d'un chameau.
L'homme leva les yeux en direction des sons qu'il entendait, et distordue par la chaleur, l'image d'un homme s'approchait de lui.
Il était emmitouflé dans de nombreuses étoffes et ne semblait pas accablé par la châleur.
L'inconnu lui tendit une main, que l'homme saisit non sans mal, avant de perdre connaissance.



La fraîcheur de sa couche eut fini de surprendre le voyageur. Il était au milieu de multiples tentures et de peaux, et semblait-il loin de la châleur du désert.
L'homme sortit de la tente, titubant d'épuisement, et s'appuya sur un montant de bois.
Puis il passa la tête hors de l'abri et aperçu un splendide paysage.

Au milieu du désert de Mulhorande, au fin fond des mers de sable que nul Thayien n'avait traversé jusque là, il se trouvait dans un océan de verdure, presque surréel.
Il observa les personnes qui vivaient là.
Ne se souciant pas de lui, des dizaines de personnes agissaient ça et là, puisant de l'eau, s'occupant de chameaux et polissant des lames. Ils portaient tous ces étranges etoffes qui les recouvraient de la tête aux pieds en ne laissant qu'un mince espace au niveau des yeux, mais ils se se mouvaient avec aise.
Il remarqua deux catégories de personnes. Certains portaient des étoffes très sombres, et arboraient des armes à leur ceinture, ils devaient être des gardes.
D'autres portaient des étoffes ocres, et puisaient de l'eau. La grâce de leurs mouvements et le bombement de leur torse suggéraient qu'il s'agissait des femmes. Certaines d'entre elles portaient aussi des lames, mais plus courtes.
Mais au milieu de cette apparente harmonie, une personne portait des etoffes claires, presque blanches.
C'est cette personne qui se dirigea vers lui dès qu'il l'eut remarqué.
Arrivé au pied de la tente, l'homme vêtu de blanc défit les étoffes qui recouvraient son visage et dévoila un visage à la peau sombre, aux yeux noirs mais vifs, et aux cheveux longs et tressés en une longue natte.
L'homme approcha du voyageur et l'invita d'un geste de la main à rentrer à l'abri. Une fois entré dans la tente, l'homme à la peau sombre s'assit sur un coussin et commença à servir une boisson dans deux gobelets devant lui.

"Asseyez-vous voyageur, et buvez, cela vous fera du bien.
- Où suis-je ? demanda le voyageur.
- A l'oasis de Der Em Selmeb, au coeur de notre désert, répondit le mulhorandi. Je me nomme Assim. Et vous ?
- Elias, répondit le voyageur après avoir bu une longue gorgée de ce breuvage inconnu.
Est-ce vous qui m'avez sauvé ?
- Oui. Vous étiez seul au milieu du désert, proche de la mort. Vous avez été chanceux, répondit Assim après avoir bu une gorgée à son tour.
- Chanceux je ne crois pas, dit tristement Elias. Tous mes compagnons sont morts et je n'ai plus rien. Ni grimoire pour pratiquer la magie, ni or pour vivre... Mais je vous remercie tout de même. Sans vous c'en était fait de moi.
- En effet."

Assim se releva doucement, après avoir posé sur une basse table son gobelet vide. Il se dirigea vers l'unique ouverture de la tente, et dit :

"Vous devriez vous reposer encore. Buvez tant que vous le voulez Elias, et dormez. Nous reprendrons notre conversation demain, si vous le désirez."

Assim quitta la tente puis referma l'entrée, plongeant la tente dans une semi obscurité.
Elias ne mit pas longtemps avant de ressombrer dans le sommeil...



Cela faisait une semaine qu'Elias profitait d'une hospitalité incroyable. Tous les jours, deux femmes venaient et pansaient ses blessures, lui apportaient de la nourriture et de l'eau et des vêtements proches.
Il se levait à présent et avait repris presque toutes ses forces...
Enfin, il sortit de la tente et profita de la clarté de la lumière, et du bruit des discussions.
Il passa une journée agréable, découvrant une culture qu'il ne connaissait pas. Une hierarchie incroyable fonctionnait ici : tous obéissaient à l'un des gardes, plus massif et plus impressionnant que les autres. Chacuns faisait les tâches qui leur incombaient, et le soir tous se réunissaient pour une fête quotidienne.
Mais Assim semblait échapper à ces instructions. Bien qu'il participait aux fêtes du soir, il ne préparait pas la nourriture, ne gardait pas le campement et ne passait sa journée qu'à rester assis, seul sur un petit îlot au milieu du lac central de l'oasis.
Et personne ne protestait de cet étrange privilège...

Puis vint le soir du huitième jour de la convalescence d'Elias.
Il vint à la fête du soir, autour du grand feu, et apprécia les mets que les femmes avaient préparé. Puis le grand garde l'invita à s'approcher de lui et d'Assim.
Il s'assirent à côté d'Elias et et firent se taire l'assemblée.
Puis le garde leva sa voix grâve et rassurante :

"Heureuse soit notre soirée, et belle soit notre fête, à la gloire d'Horus-rê, qui dominera l'aube de demain.
- Heureuse soit-elle ! répondit en coeur l'assemblée.
- Moi, Malik, maître de la caravane, suis heureux de vous annoncer que notre hôte a repris des forces, et que nous allons pouvoir reprendre la route.
- Heureuse nouvelle, répondit Assim.
- Prions pour que notre voyage soit sûr, et que nous ne soyons pas proie à de funestes mésaventures, repris Malik. Mais maintenant, dansons, chantons, buvons et réjouissons-nous de cette soirée, mais gardons-nous de nous ennivrer d'alcool, nous prenons la route tôt demain...
Toute l'assemblée rit.
-Allez, bonne soirée à tous."

La fête commença à ces paroles, et Malik passa toute la soirée à discuter avec Elias.

"Mais la région n'est pas sûre pourtant... Et vous allez prendre la route tout de même ? dit Elias
- Ne vous inquiétez pas. Nous vivons du désert et nous savons y vivre et y survivre. vous n'aurez qu'à faire route avec nous jusqu'à un campement sédentaire. De là, vous trouverez un moyen de rentrer chez vous., répondit Malik
- mais... et les lamies ? J'ai été attaqué il y a une semaine, et je doute que ces créatures ne rodent plus dans les parages. Le voyage est très risqué.
- Laissez-nous faire, Elias. Et ne doutez pas de nous. Nos gardes sont alertes, et puis... nous avons Assim, alors rien à craindre.
-Assim ? dit Elias avec surprise. Regardez-le, il est plus fin que le plus fin de vos gardes... Et il ne porte pas d'armes...
- Ne vous en faites pas, l'interrompit Assim. La sécurité de la caravane est assurée, et nos sens sont adaptés à la vie dans le désert.
Et quand au doute que vous avez sur mes aptitudes, j'espère ne pas avoir à vous démontrer le contraire lors d'une attaque demain.
- Assim a raison, repris Malik. Ne doutez pas de nous, et cessez de nous mettre en doute, avant de devenir offensant."

Le Thayen, dont la nature venait de transparaitre quelques secondes, ne dit plus mot de la soirée, car le regard de Malik lui laissa présager de tous les calvaires qu'il endurerait à les offenser.
Assim, lui, regardait l'assemblée et ne revint pas sur le sujet.

Au lendemain matin, avant que l'aube ne pointe ses premiers rayons de soleil, le campement s'éveilla en coeur.
Elias assista au départ de toute l'assemblée, et pris part au convoi.

La route était longue, et le soleil ardent. La caravane voyageait déjà depuis trois jours et pas une attaque à l'horizon.
Elias n'avait plus décroché un mot depuis le soir de fête, et subissait le poid de la châleur.
Le temps s'écoulait lentement à dos de chpameau, quand, au milieu du bruit du souffle du vent sur les dunes de sable, un cri d'alerte de l'un des gardes retentit.
Une demi douzaine d'hommes et de femmes superbes, dont le corps, du bassin aux pieds, était celui de lions, courraient en direction de la caravane. Trois gardes prirent leurs arbalètes et figèrent leurs carreaux dans le poitrail de trois des assaillants avant qu'ils n'arrivent au contact.
Les gardes étaient tous au contact, et Elias observa la scène :
tous se battaient, mais Assim de bougea pas de son chameau, celui juste derrière Elias...
Le combat semblait bien engagé pour les caravaniers, et Malik brandisait son énorme cimeterre dans la mélée, trancant deux lamies dans un seul mouvement.
Mais le regard d'Elias changea : Il se souvint de là où ils se situaient : à quinze lieues de là, en coupant à travers les dunes à sa droite, il y avait le temple près duquel sa troupe avait été décimée.
Frappant les flancs du chameau sur lequel il était monté, il dévia de la caravane et fila droit vers le temple. Assim, sur ses gardes, courrut à sa poursuite, laissant le combat aux mains des caravaniers.

Assim poursuivit Elias sur les quinze lieues avant d'atteindre le mur d'enceinte d'un grand temple dont il n'avait pas connaissance. Il était masqué aux yeux de tous, coincé entre quatre dunes... Devant le portique dudit temple, le chameau d'Elias rodait sans cavalier, mais des traces de pas semblaient entrer dans l'enceinte sacrée.
Un frisson parcourut l'échine d'Assim lorsqu'il passa le portique de l'enceinte. En son sommet, au point le plus haut de l'arche de pierre, un symbole d'ocre et de bronze reflétait le soleil : une tête de chacal noir, tournée vers la droite et portant la toque des pharaons : le symbole de Seth, dieu du mal, ennemi ancestral de Horus-Rê, divinité du soleil.
Mais au fond du temple, en direction du bâtiment principal, Assim aperçut Elias, vêtu d'une tunique rouge et or, entrant dans les ténèbres du bâtiment.
Assim pris donc son courage à deux mains et passa le portique en direction du coeur du temple.
Là, dans une bourrasque de vent, une gigantesque créature se posa en travers de son passage.
Immense, grande comme deux chameaux, un splendide visage de femme ornait le corps de lion et les ailes de faucon.
Un frisson de terreur parcourut le touareg lorsque la voix du Sphinx gronda :

"Je suis le gardien de ces lieux, et je ne tolèrerait pas qu'un chien d'Horus mette les pieds ici. Voici ma question et meurs si tu ne sait y répondre :
J'ai 10 sacs de pièces d'or. Je ne connais pas la quantité de pièces contenues dans chacun. Je sais par contre qu'un sac contient des fausses pièces d'or ; leur caractéristique ? Au lieu de peser dix onces comme les vraies, elles n'en pèsent que neuf. Je possède une balance précise. Comme trouver le sac de fausses pièces en une seule pesée ?"

Assim se retrouvait face à un dilemne... chaque seconde de réfléxion l'éloignait d'Elias, et il lui fallait le rattraper.
Cependant, il ne pouvait rien faire face au sphynx, il lui fallait répondre.
Il s'assit donc en tailleur, ferma les yeux et commença à réfléchir...

"Dix sacs... Dix onces et neuf onces... une pesée...
- Le temps passe jeune homme.
- ...
- Je ne serais pas beaucoup plus patient..."

Assim n'écouta pas le sphynx, et se plongea dans sa réfléxion. Quand le sphynx leva sa lourde patte pour écraser le touareg, il ouvrit les yeux et éleva la voix :

"On prend une pièce du premier sac, deux du second, trois du troisème, et ce jusqu'à en prendre dix du dixième. Le tout devrait donc peser cinquante-cinq onces.
Or, l'un des sacs contient de fausses pièces de neuf onces. On ne pèsera donc pas cinquante-cinq onces mais moins.
Si l'on en obtiens cinquante-quatre, le premier sac contient les fausses pièces, si l'on en obtiens cinquante-trois, le second contient les fausses, et ainsi de suite."

Le sphynx, qui avait arrêté son mouvement lorsque Assim avait commencé à parler, la reposa en grommelant :

"Bien, tu as trouvé. tu peux donc passer... mais ne crois pas que tu sortiras d'ici vivant !"

Le Sphynx pris son envol et partit en direction de l'un des bâtiments, hors de vue d'Assim.
Celui-ci tremblait encore. Une voix avait parlé dans sa tête, et lui avait donné la réponse... Une voix qu'il connaissait : celle de Malik...
Ne sâchant pas ce qu'il s'était produit, il repris sa traque, laissant ses interrogations pour un autre moment.
Le temps avait passé durant sa course-poursuite, et la nuit commençait à tomber.
Il pénétra dans le temple où Elias était entré.

Les lieux étaient sombres, mais depuis toujours, Assim voyait dans le noir complet. Cela lui sauva la vie. A peine eut-il franchi le porche du temple qu'une boule enflammée vola vers lui. Il l'esquiva de justesse, et aperçut Elias au fond du temple.
Il lui courrut après, masi ne sembla pas le rattraper.
Alors il fit appel à un pouvoir qu'il avait toujours eu. Il se concentra l'espace d'une seconde et une vague d'énergie emplit son corps, avant de se condenser dans ses jambes.
D'un coup d'un seul, il courrait plus vite.
Il rattrapa Elias dans une pièce obscure. Il portait une épée dans la main et un livre dans l'autre...
Ainsi, le mage errant, presque mort que Assim avait sauvé était en fait un Thayen, fervent défenseur du pouvoir des mages rouges...
Pointant son épée en direction d'Assim, Elias dit :

"Tu as réussi à me rattraper je ne sais comment, masi tu n'as comme arme que ta serpe, abandonnes.
- Tu le crois ? je t'ai bien dit que mes talents étaient différents, et tu en as eu un aperçu. Tu vas en faire les frais..."

Assim se concentra sur son bras, canalisant sa volonté sur le bout de ses doigts. Une lame luminescente naquit au bout de ses doigts et pris la forme d'une courte épée.
Elias, qui n'avait jamais vu telle magie, ne sut que faite... il ouvrit le grimoire qu'il tenait dans la main gauche et en sortit un parchemin.
Il le lit durant les quelques secondes qu'il fallut à Assim pour le rejoindre, puis la pièce fut plongée dans de magiques ténèbres, où même le don d'Assim était inutile.
Le touareg entendit le rire d'Elias, et chercha vainement à le trancher de sa lame.

"Ah ah ah ! tu mourras de mes mains Assim ! dit Elias. Tu n'as plus une chance !
- Que Horus-Rê te maudisse Elias ! Traître parmis les traîtres, faible parmis les faibles !"

Au nom de Horus-Rê prononcé, le sol commença à vibrer. Assim sentit la porte de la pièce se fermer derrière lui, et la pierre se craqueler devant lui.
Le sort de ténèbres d'Elias pris fin, à la surprise du mage, et la statue ornementale de Seth, ornant le mur du fond de la pièce, se leva sur ses pieds.
Une voix grondante se fit entendre :

"Qui a osé prononcer le nom de ce dieu de pacotille au sein de mon temple ? Je vais vous détruire tous deux pour cet affront !"

Elias reculait, faisant dos à Assim, terrifié par la vue du Golem monumental qui se tenait devant lui. Assim n'était pas non plus très fier devant cette créature, et ne songea même plus au mage tandis qu'il s'acculait vainement contre la porte.
Le mage, dans un mouvement de panique, saisit un dernier parchemin dans son grimoire et lut rapidement l'incantation, mais celle-ci les entraina dans un effet magique terrible.
Le sort de téléportation que l'apprenti mage rouge orgeuilleux avait dérobé à son maître nétait qu'un parchemin maudit, chargé de punir l'inconscient qui l'employait.
Dans une tourmente d'effluves magiques, Assim perdit connaissance.



Le bruit de la foule et des odeurs inconnues targuaient le nez de Assim. Il ouvrit un oeil, au fond d'une ruelle d'une ville inconnue. Il faisait froid, très froid par rapport à la châleur d'une journée dans le désert, et les bâtiments couverts de chaume surprenaient le touareg. Ne sachant où il se trouvait, il se leva et avança dans la ruelle en direction de la place.

*Si je suis ici à cause d'Elias, lui aussi a dû se retrouver ici... Je le trouverais et l'égorgerais pour sa trahison.
Après seulement je retournerais chez moi.*

(ça ira comme BG ? )

Héhé... Non, c'est que dla merde ! niark niark

Sans déconner, à part qleuques fuates de frappse, j'ai beaucoup aimé. Ce n'est pas ce que l'on avait convenu mais ce n'est pas plus mal, ça me donne davantage de possibilités quant à ton intérêt dans la campagne.
Ca me va donc tout à fait, je vais penser à dévelloper cet aspect.

je corriges ces jolies fautes ^^